En ce 17 juin 2015, ce sera le 200 ième anniversaire de la mort de l’amiral Rais Hamidou, le légendaire marin algérien du début 19ième siècle.
En effet, en ce jour fatidique du 17 juin 1815 et au cours d’une bataille qui s’est déroulée près du cap gatt proche de l’espagne, Rais Hamidou,, commandant du naviral amiral chebek Mashouda ou Messaouda en arabe, fut atteint par un boulet de canon tiré par la frégate » la guerrière » conduite par le commodore Stephen Decatur de la marine américaine.
Ce fut la fin d’un Rais hors pair et qui fut le seul amiral de l’histoire à n’avoir jamais baissé ses couleurs devant l’ennemi. Il sillona la méditerranée et l’océan atlantique allant jusqu’aux cotes canadiennes (Terre-neuve) [4] et américaine.
Une des conséquences de sa mort fut l’affaiblissement de la flotte algérienne de l’époque et cela conduisit indirectement à la débâcle de 1830.
Un de ses plus haut fait d’armes fut la capture en 1802 d’une frégate portugaise de 40 canons avec 282 prisonniers. Il s’empara, durant sa longue carrière de 1795 à 1815, de plus de 200 navires.
Un passage dans le livre de Signor PANANTI, raconte la capture de la frégate portuguaise:
While only in the command of a small shabeque, he evinced many proofs of ability, and made several
valuable prizes ; extending his cruizes as far as Madeira, and the banks of Newfoundland, where he was also very successful against the Americans. But the grand enterprize, which acquired him so much popularity, placing his name on a level with those of Sinan and Dragut, was his capture of a large Portuguese frigate, the very
ship in which, as grand admiral, he was destined to make slaves of myself and companions. For this singular instance of good fortune, he was, however, indebted to a ruse de guerre, aided by the inadvertency
of the Portuguese captain, who having communicated with an English frigate, and lost sight of her, shortly after saw another, which from the weather’s being rather foggy, he took to be the same ship, and consequently made no preparations for action. It happened, however, to be the corsair of Rais Hamida, who displaying an
English ensign, approached the unsuspecting Portuguese ; and was not discovered until he came within hail, upon which he immediately laid the enemy on board, and by a coup de main took possession of his prize, before the officers and crew had time even to arm for their defence.
Once, while in the neighbourhood of Pantellaria, he made so many friendly signals, as to induce the commandant to believe, that his was a British ship of war. With this idea he went off to Hamida’s ship, and was not only retained, but loaded with chains.
Références
(1) http://www.navalhistory.org/2010/05/20/commodore-stephen-decatur-and-the-war-on-algiers
(2) https://en.wikipedia.org/wiki/Ra%C3%AFs_Hamidou
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Rais_Hamidou
(4) NARRATIVE OF A RESIDENCE IN ALGIERS by SIGNOR PANANTI, London 1818
(5) https://en.wikipedia.org/wiki/Stephen_Decatur
Mise à jour le 17 juin 2015:
- Le journal El watan a publié un résumé de la guerre algéro-américaine de 1815 article El watan. J’ai apporté un supplément au niveau du commentaire suivant:
J’avais espéré que cet événement ne soit pas passé sous silence mais heureusement que votre journal a rectifié le tir.
Dans le contexte de l’époque, c’était le début de la fin avec la mort de l’amiral Rais Hamidou ( ou Hamida ou Amidon selon la littérature anglo-saxonne).
Le dey de l’époque dey Omar ou Omer, ayant été l’un des plus ignobles des deys, avait tellement ligué contre lui la population que des processions religieuses se sont déroulées pour demander au bon dieu d’envoyer une race étrangère pour les débarrasser de ce dey.
Suite à la mort de Rais Hamidou, Lord Exmouth conduisit en 1816 une expédition anglo-hollandaise qui se termina par la destruction d’une bonne partie de la baie d’Alger. A noter que Lord Exmouth usa d’un stratagème digne de la « perfide Albion »: il n’avait plus de poudre lorsqu’il menaça le dey de raser Alger. Celui-ci signa la déclaration de cessation de feu suite à la menace et sans tenir compte de l’avis de l’agha de la marine.
Pour terminer, Rais Hamidou est reconnu par les gens de mer de l’époque comme étant l’amiral gentleman: celui-ci se comportant toujours avec droiture avec ses prisonniers.
De plus, il est le seul amiral à n’avoir JAMAIS baissé ses couleurs devant l’ennemi.
De grâce, et surtout ne l’appeler pas CORSAIRE, voir l’article de l’historien de l’universite de Berkeley (A Debt to North Africa:
The Dey of Algiers Considered as an Investor in the United States, 1795-96 par Hannah A. Farber)
- Une contribution de Mr Nouredine Smail sur le même événement a été publié par l’agence algérie presse service sur le lien suivant
- Deux lecteurs dont les adresses IP sont en Algérie m’ont envoyé des emails bizarres sur le fait que le but de l’article publié est de glorifier la mémoire d’un voleur, pirate etc… Je n’ai pas de réponse à apporter. Tout ce que je peux dire est que l’histoire s’est déjà produite mais qu’il faut la découvrir avec l’intention de comprendre ce qui s’est réellement passé. Personne n’a le monopole de la vérité.
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